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ZOOM : la parole vs/la violence en médiation

  • mcdmediation
  • 11 oct. 2023
  • 3 min de lecture

Zoom La parole vs/ la violence



MC Despax - 2023


A ce jour, où la nécessaire prise en compte de la violence familiale

et l’indispensable mise en protection des victimes poussent à la marge à ouvrir largement


les parapluies, sont insérés depuis 2020 dans le code civil des articles qui enjoignent au juge de ne pas envoyer les personnes en conflit en médiation familiale « si des violences sont alléguées par un parent sur l’autre parent ou sur l’enfant » *.


La CNAF a depuis inséré dans son référentiel une nouvelle disposition à l’intention des médiateurs qui pratiquent dans les services de médiation familiale qu’elle finance**, avec l’injonction de refuser d’accueillir les personnes si le médiateur a connaissance de violences conjugales.

Les médiateurs familiaux DE, sous cette pression, essaient de rappeler qu’ils sont formés (longuement) à évaluer les situations, s’assurer que les personnes sont en sécurité en médiation, proposer un espace pour poser et gérer la peur et la colère, et que leur mission est de réorienter les personnes quand de toute évidence cet espace n’est pas le bon.

Sans confondre bien sûr violences structurelles et violences réactionnelles, rappelons l’évidence :

Si l’on n’accepte plus la violence en médiation familiale, il n’y aura tout simplement plus de médiation.

La prescription même de la médiation étant le conflit et l’impossibilité de dialoguer !


Je reprends ces lignes inspirantes qui sont inscrites, sous la fine plume de Claire Denis, à la page 15 dans le livret 1 de la pratique éthique de la médiation familiale***.


« La médiation fait le choix de la parole adressée plutôt que de la violence ; elle fait même le choix de la substitution de la parole à la violence. Dans une situation qui fait douleur à ceux qui la vivent, elle invite à poser des mots là où il y avait du non-dit et des passages à l’acte. Elle repose sur l’hypothèse de la capacité des acteurs à faire l’expérience d’une restitution de leur propre parole, auparavant impossible à dire et à entendre…

Il y a l’idée et le fait qu’on accorde à la parole une capacité à poser des objets communs et à travailler des enjeux « réels ». Parler n’est pas seulement manier le langage comme instrument de communication, c’est exprimer, chercher la vérité de chacun, viser le réel, élaborer du sens, accueillir de l’inconnu. »


Et si la violence structurelle est révélée pendant le processus, qu’elle surgit brutalement dans les échanges, alors la médiation n’est pas le bon espace et le médiateur le signifie clairement, stoppe le processus, réoriente les personnes pour que celle qui est victime de cette violence et de l’emprise de l’autre puisse être protégée.



*article 373-2-10 modifié par Loi n°2020-936 du 30 juillet 2020 art.5,

et Loi n°2022-140 du 7 février 2022, art.14.

**La CNAF finance des services de médiation familiale qui répondent à des critères imposés, dans le cadre d’une prestation de service renouvelable par contrat.

***Livret APMF de pratique éthique de médiation familiale n°1, C. Denis, F. Nérisson, E.Ricard, L. Cornu.

Au-delà, le professionnel a une obligation de faire le signalement de toute personne vulnérable qu’il perçoit en danger : mineur bien sûr, mais aussi des « majeurs affaiblis par l’âge, la maladie ou le handicap, ou sous emprise/violences conduisant à l’altération de leur jugement ».


Les personnes en tension relationnelle ont besoin de se parler, d’exprimer, de se reconnaitre. Pour cela, la rencontre est nécessaire.

Cette rencontre se fait dans un espace sécurisé, par le cadre posé par le médiateur et par les principes déontologiques de la médiation : confidentialité, impartialité, indépendance, liberté d’adhésion.

La formation et la posture de tiers extérieur du médiateur lui permettent d’évaluer les situations qui doivent être exclues de la médiation.

Il s’agit d’abord pour le médiateur familial, compétent et indépendant, de continuer sans trêve à se former, et de partager les situations qui l’interrogent avec ses pairs en analyse de pratique (pratique obligatoire), ou individuellement avec un spécialiste en supervision.







 
 
 

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